Peut-on être un homme féministe, et surtout, comment l’être ? Cette question est l’un des principaux fils directeurs de la vie – et de la carrière – de Maxime Ruszniewski. J’ai eu la chance de m’entretenir avec lui lors d’une conférence sur son parcours professionnel et je peux vous assurer que son témoignage est des plus inspirants !

Par Marion Guibert

Depuis plusieurs années il se bat pour rendre cette société plus égalitaire. Avocat de formation, Maxime devient en 2012 conseiller au secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, avant de co-fonder la Fondation des Femmes. Un engagement qui lui vaudra d’être élu, en 2018, homme féministe de l’année par l’association médiaClub’Elles.

Lors de cette conférence, Maxime est revenu sur un point clé de son combat féminisme : assumer sa position d’homme et les privilèges associés.

« Suis-je légitime en tant qu’homme pour dénoncer les injustices ? Evidemment que oui, mais il suffit de le faire à sa place, à ma place, sans prendre celle d’une femme. »

À ses yeux, toute la société doit se mobiliser, tout le monde a son rôle à jouer, partout et à sa propre échelle. Notamment à la maison, l’éducation des enfants étant primordiale pour parvenir à un changement significatif et le pérenniser. « Si l’on apprenait les principes d’égalité et de respect aux petits garçons dès le plus jeunes âge, nous arriverions à faire bouger les choses. Tous ensemble. »

Faire bouger les lignes dans le monde de l’entreprise

Maxime a co-fondé la plateforme Remixt, dont l’objectif est de sensibiliser les salariés à la diversité et à l’inclusion afin d’améliorer le vivre ensemble et prévenir les risques de discrimination. Avec son associé Patrice Bonfy, il est parti d’un constat :

👉 Dans chaque entreprise, les inégalités, le harcèlement, la discrimination sont encore trop répandus : une solution non culpabilisante est donc nécessaire pour faire évoluer la situation.

Remixt, c’est d’abord une websérie composée d’épisodes courts et impactants, qui confrontent les collaborateurs d’une entreprise à des exemples issus de situations réelles.

La deuxième innovation de la plateforme est la création de sondages, destinés à mettre en lumière le sentiment des collaborateurs sur la qualité de vie au travail.

Les trois niveaux d’action sont résumés par Patrice :

Maxime Ruszniewski, féministe et speaker TEDx« Pour les grandes entreprises, nous proposons généralement une personnalisation des parcours pour ajuster le ton et les informations afin correspondre à la culture de l’organisation. Pour les petites et moyennes entreprises, le parcours standard est recommandé.

Ensuite, nous fournissons un accompagnement sur la communication interne, avec des packages que l’on peut personnaliser très rapidement. Cela comprend des newsletters, des posts sur les réseaux internes, des vidéos, voire du print pour faire savoir que la plateforme a été déployée dans l’entreprise et inviter les salariés à s’informer et s’exprimer.

Enfin, au moment de la restitution de la synthèse, nous pouvons identifier parmi les suggestions de petites actions à mettre place, ou servir de médiateur avec notre pool d’experts partenaires si l’entreprise a besoin d’un plan d’action plus approfondi. »

Être féministe, sans en avoir conscience

Une très belle initiative qui, espérons-le, se déploiera dans les entreprises et impactera positivement la mentalités des collaborateurs ! Je terminerais le portrait de Maxime en le citant :

« Je crois qu’il y a beaucoup de gens qui sont féministes sans le savoir. C’est le mot  »féminisme » qui, parfois, fait un peu peur mais on est très nombreux à être féministes parce qu’on est sensibles aux inégalités. Je ne vois pas comment on peut être sensibles aux inégalités dans ce pays sans combattre la première d’entre elle, à savoir celle entre les femmes et les hommes. »

Merci Maxime pour tes discours inspirants, tes actions et ta ténacité !

 

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