Les habitué.es de  notre blog ont déjà appris à la connaître. Sarah Sauquet est non seulement membre de l’Association Française du Féminisme mais aussi rédactrice de portraits littéraires pour notre blog. Professeure de lettres et autrice, elle est également créatrice de l’application Un texte, Une femme dont AFF est la fière partenaire. Aujourd’hui, Sarah nous fait le plaisir de nous présenter son premier livre… féministe bien sûr : La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con. Une lecture parfaite pour cet été qui complète notre liste de coups de cœur. 

Par AFF et Sarah Sauquet

AFF : Sarah, peux-tu nous présenter ton livre ?

Sarah Sauquet : Professeure de lettres, je cherche à donner envie de (re)lire les classiques de la littérature, ainsi qu’à témoigner de leur intemporalité. Si les classiques traversent les époques, c’est parce qu’ils nous parlent, apportent des éléments de réponse aux questions que nous nous posons. Je souhaitais écrire une sorte de guide dans lequel je montrerais comment mieux vivre, avec soi comme avec les autres, grâce aux classiques. Il s’est trouvé que l’amour était le thème sur lequel j’avais le plus à dire, puisque c’est un thème qui parcourt toute la littérature.

La première fois que Bérénice vit Aurélien… est donc à la fois un essai littéraire et un guide pour mieux comprendre la séduction et le jeu amoureux, clarifier ses attentes, et pourquoi pas trouver l’amour ! Il apporte un éclairage à de grands textes classiques et vous donnera peut-être également envie de vous (re)plonger dans Proust, Molière, Balzac ou Mme de Sévigné !

AFF : D’où vient le titre de ce livre ?

Sarah Sauquet : La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con est une allusion à la première phrase du roman Aurélien de Louis Aragon : « La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide ». Le roman d’Aragon s’ouvre sur une première rencontre ratée, et il raconte l’étrange avortement du brusque amour qu’ont éprouvé l’un pour l’autre une jeune provinciale, Bérénice Morel, et un Parisien oisif et ancien combattant, Aurélien Leurtillois.

Le choix d’un tel titre était une façon de redonner la parole à Bérénice, de rappeler qu’il ne faut jamais oublier de se mettre à la place de l’autre, notamment en amour. Enfin, entre les lignes, un tel titre signale que les grands textes, comme n’importe quelle information que nous recevons, ne sont pas à s’approprier tels quels, mais à comprendre et à analyser.

AFF : La littérature aide-t-elle réellement à trouver l’amour ?

Sarah Sauquet : La littérature n’aide pas à trouver l’amour, non, ce serait conférer trop de pouvoir aux grands textes ! En revanche, parce qu’elle nous aide à comprendre l’autre, à faire preuve d’empathie, et nous éclaire sur l’intelligence des situations, la littérature peut nous aider à « reconnaître » l’amour, quand il se présente à nous. Je ne parle pas de coup de foudre, mais simplement de savoir prêter attention à une rencontre qui, à un moment donné de notre vie, pourra faire sens.

La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con, de Sarah SauquetAFF : Comment le livre est-il organisé ?

Sarah Sauquet : Le livre est structuré en 7 chapitres, tels les 7 étapes d’une rencontre amoureuse, de « Se préparer physiquement et psychologiquement » à « Donner du temps au temps ». Chaque thème est abordé à travers des exemples littéraires, auxquels j’apporte un éclairage contemporain. Des tests et statistiques vous apprendront à quels héros vous ressemblez. Je n’hésite pas non plus à jouer avec les personnages, à imaginer ce que d’Artagnan, Bel-Ami ou Manon Lescaut auraient pu faire s’ils avaient eu accès aux smartphones et applications de rencontre. Mon souhait le plus cher est qu’en s’emparant de ces thématiques, mes lecteurs éprouvent l’envie de se plonger dans les classiques.

AFF : Qu’est-ce qui fait le féminisme de ton livre ?

Sarah Sauquet : Son titre est en lui-même féministe ! Plus sérieusement, La première fois que Bérénice… est une invitation à la liberté, et en cela réside son féminisme. Il donne des clés afin de ne pas réitérer les mêmes schémas amoureux, de sortir de la dépendance affective, de trouver qui l’on est, et d’aimer qui l’on peut et souhaite aimer. Il porte un regard que j’aime à penser critique sur les classiques, et invite à la réflexion. Enfin, et c’est une chose à laquelle je tenais énormément, le livre est tout sauf genré, et cela s’observe même dans les choix syntaxiques que j’ai opérés. Il s’adresse aux hommes comme aux femmes, à celles et ceux qui aiment les femmes, à celles et ceux qui aiment les hommes, et à celles et ceux qui aiment les deux.

AFF : Qui peut lire La première fois que Bérénice vit Aurélien… selon toi ?

Sarah Sauquet : Il est destiné aux adultes et jeunes adultes, mais aussi aux adolescents qui s’interrogeraient sur l’amour et souhaiteraient découvrir les classiques d’une autre façon.

AFF : Le mot de la fin ?

Sarah Sauquet : Si vous avez envie d’une lecture à la fois rafraîchissante et impertinente, positive et bienveillante, qui vous cultivera et vous divertira, alors, n’attendez plus pour découvrir La première fois que Bérénice vit Aurélien, elle le trouva franchement con !

À propos de Sarah Sauquet

Professeure de lettres modernes, Sarah Sauquet est, avec sa mère ingénieure, à l’origine de six applications de littérature classique, parmi lesquelles Un texte Un jour. Intervenante lors du TedxCEWomen en 2013, Sarah est également blogueuse, autrice, et elle donne également des conférences sur les liens entre littérature et marketing. Qu’il s’agisse d’enseigner, d’écrire, ou d’animer une communauté digitale, son travail tourne autour d’un même objectif : celui de susciter l’envie de lire des classiques.

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